Les personnages secondaires

Ah la grande question que voilà. À quoi servent les personnages secondaires ? Qui sont-ils ? Que doit-on faire d’eux ?

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Personnages secondaires versus figurants :

Les personnages secondaires ne sont pas des figurants. S’ils ne servent à rien ou juste à planter un décor, il s’agit de figurants. S’ils ont une histoire, un but, apportent du soutien au héros et aux personnages principaux, alors là, il s’agit de personnages secondaires.

Utilité :

A quoi doivent servir les personnages secondaires ? Justement à soutenir le héros. À valoriser son histoire ou à la dévaloriser, selon les cas. À apporter un plus à l’histoire. Il faut que le lecteur se dise que ce personnage secondaire ne pourrait pas être remplacé par un autre.

Des personnages complexes :

Comme pour le héros et les personnages principaux, ils doivent être uniques, complexes et riches. D’accord, vous ne vous servirez pas de toutes les informations que vous pourriez avoir sur eux, mais n’empêche, ils ne doivent pas passer pour du remplissage. Si vous inventez des personnages uniquement pour remplir plus d’espace dans votre roman, cela se verra immédiatement. Si vous inventez des personnages avec des personnalités différentes et fortes, alors le lecteur le sentira aussi et vous sera reconnaissant.

Les personnages secondaires doivent avoir une histoire qui leur est propre. Et oui, il va aussi falloir leur inventer une vie, un passé, un futur, des objectifs à atteindre, des désirs, des amours, des passions. N’allez pas aussi loin que pour votre héros dans ces recherches, mais le lecteur doit sentir que vos personnages ont des failles et des enjeux.

Sentir ne signifie pas que tout doit être couché sur le papier. C’est justement là la nuance. Le lecteur n’est pas bête, il est même plus intelligent qu’on ne le pense, il est doté d’un sixième sens. Il sent quand l’auteur a bien fait son job ou non.

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Comment les concevoir ?

Commencez par concevoir et rédiger l’histoire de chacun de vos personnages secondaires. Par le terme histoire, j’entends biographie. Racontez rapidement sa vie, telle qu’il la voit (sans aller dans tous les détails), racontez sa vie comme un étranger la voit et comme un proche la voit. (C’est exactement le même travail que pour les personnages principaux. )

Trouvez-leur, ensuite, des objectifs précis :

Que veulent-ils dans la vie ?

De quoi ont-ils besoin ?

De quoi rêvent-ils ?

Comment pourraient-ils parvenir à leur rêve / but / objectif ?

(C‘est exactement à ce moment-là que les livres de développement personnel sont utiles – en tout cas pour moi).

Comme pour les personnages principaux, ou le héros, vos personnages secondaires peuvent aussi avoir une roue de la vie et des envies à réaliser.

Penchez-vous sur la description physique. Pour faire vrai, ils doivent avoir des défauts physiques, plus ou moins prononcés, des qualités, des doutes quant à leur physique, des complexes. Rendez-les humains.

Maintenant consacrez-vous à leur trouver des objectifs dans le roman. Demandez-vous à quoi ils servent. Est-ce que tel personnage a son utilité ? Laquelle ? Pourquoi ne pourrait-il pas être remplacé ? Et s’il n’était pas là qu’arriverait-il au héros ? À l’histoire ? Mon intrigue principale garderait-elle la même force ? Et les intrigues secondaires seraient-elles toujours utiles ? Suis-je prêt à sacrifier un personnage s’il n’est pas aussi utile que je ne le pensais ?

À oui, la dernière question est la plus difficile. Est-on prêt à faire disparaître un personnage ? On n’est jamais vraiment prêt, je vous rassure. Surtout que l’on a passé du temps à écrire sa vie, ses objectifs, que l’on a imaginé le roman avec ce ou ces personnages. Pourtant, il faut se rendre à l’évidence :

Un personnage non-utile est un poids mort. Les poids morts empêchent le lecteur d’apprécier votre livre. Potentiellement, ils ne vous aident pas à passer le cap de l’édition. Donc jetez les poids morts par-dessus bord, avant que le bateau (votre livre) coule.

Si vous êtes très attaché à un personnage et que vous ne voulez pas le jeter à la mer; il va falloir augmenter son niveau d’intensité dramatique et le rendre indispensable. Peut-être au détriment d’autres personnages.

Si vous êtes un écrivain débutant, ou si vous avez peur de vous emmêler les pinceaux, ne multipliez pas les personnages. Ce n’est aucunement honteux d’écrire un roman avec cinq personnages, si l’on se pense incapable (pour le moment ou pour la cohérence de l’histoire) d’écrire un roman avec 20 personnages ou 50. Des auteurs, comme G.R.R. Martins ou J.R.R Tolkien sont capables (plutôt était monsieur Tolkien étant décédé depuis un petit moment) d’écrire des histoires avec de très nombreux personnages, certes, mais ils ont aussi pris du temps pour planifier les histoires et les connaissances qu’ils portent à chacun personnage. Si vous voulez vite vous lancer dans la rédaction d’un roman (parce que c’est votre premier, parce que vous vous lancez un défi, parce que tout simplement) choisissez plutôt de ne pas multiplier les personnages secondaires, mais de bien les écrire, leur inventer une histoire complexe qui les rendra à la fois uniques et indispensables.

Veuillez à ce que les personnages secondaires ne soient pas trop « proches » physiquement, moralement, spirituellement des personnages principaux. Bien sûr, s’il s’agit des frères et soeurs du héros, il a des chances qu’ils ressemblent au héros physiquement et qu’ils aient eu la même éducation, cela doit se sentir pour le héros, mais même alors les personnages doivent être uniques.

Rappelez-vous les personnages secondaires ne portent pas l’histoire. Ils la soutiennent. Ils viennent apporter des complets d’informations, des idées au héros, ils ne sont pas les personnages principaux. Vous devez donc moins les développer dans votre roman. C’est pourquoi ils n’est pas utile qu’ils soient très nombreux.

Que faire, si vous vous rendez compte en court de correction ou d’écrire qu’un personnage secondaire n’est pas assez « fort » et « utile » ?

– Supprimez-le et réécrivez les scènes où il apparaît avec un personnage différent qui en sera alors renforcé.

– Si cela n’est pas possible, et bien renforcé son intrigue et ses besoins. Donnez-lui plus de place dans une intrigue secondaire.

– Tuez-le. Non, je plaisante, cette solution n’est pas la meilleure et elle est très stéréotypée. Sauf si vous aviez planifié de le tuer dans le roman pour de certaines raisons qui seront dévoilées plus tard.

Rendez vos personnages secondaires aussi attachants ou détestables que possible, mais surtout aussi réel qu’il le faut. Consacrez une partie de votre BuJo d’écrivain aux personnages secondaires, si cela vous aide. (Ou un dossier spéciale sur votre ordinateur si vous choisissez de garder vos notes sur l’ordinateur.).

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En conclusion, si les personnages secondaires ne portent pas l’histoire sur leurs épaules, il ne faut pas les négliger pour autant. Au contraire, un roman captivant est un roman dans lequel l’auteur connaît TOUS ses personnages, TOUTES les intrigues.

Petit rappel dans un roman :

Tous les personnages doivent être utiles. Le héros est celui qui porte l’histoire et la fait avancer. Les personnages principaux accompagnent le héros et portent l’histoire avec lui. Les personnages secondaires aident le héros et les personnages principaux. Les figurants font bonne figure. (Aide ne signifie pas nécessairement qu’ils sont du côté du héros, mais qu’ils aident l’histoire à avancer au sens large. )

Toutes les scènes doivent avoir une dimension forte et dramatique.

Toutes les intrigues doivent créer des tensions.

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