Aujourd’hui, je vais vous parler d’une méthode pour lutter contre la page blanche : la visualisation.
Rien à voir, ou si peu, avec la visualisation de ses objectifs comme le conseil Hal Elrod (Miracle Morning, offrez vous un supplément de vie, Hal Elrod) dans Miracle Morning. Ici, je vous parle de vivre la scène de vos propres yeux, avec vos propres émotions. Je vous parle de vivre une scène comme le spectateur assis devant un écran au cinéma ou comme un personnage de l’action.
Pourquoi faire ? A part montrer que les écrivains auraient bien besoin d’aller chez le psy ?
Tout simplement à lutter contre la page blanche.
Lorsque je ne sais pas comment tourner une scène, je me l’imagine. J‘imagine être spectateur au cinéma, la scène se déroulant devant mes yeux.
Que se passe-t-il ?
Qui sont les protagonistes ?
Pourquoi sont-ils là ?
Que disent-ils ?
Que font-ils ?
Quel est le décor derrière eux ? Si je pouvais avoir les odeurs, quelles seraient ses odeurs ? Si je pouvais toucher les rideaux, les canapés, qu’est-ce que je sentirais sous mes doigts ?
Je place mes personnages dans une pièce, un lieu, je leur donne un début (ce qu’il s’est passé avant dans l’histoire et je les laisse se débrouiller, ensemble, sans moi. Je les regarde comme à travers un écran. Je note ensuite les idées qui me sont venues.
Je ne pratique cette méthode que lorsque je connais bien mes personnages. Lorsque je sais qu’ils vont à la fois, aller dans la direction (à peu près) souhaitée et dans le même temps qu’ils seront assez libres de leur mouvement pour « vivre ».
La visualisation permet de se détacher, de ne plus être figé dans le système d’écriture et de laisser vivre ses personnages. C’est fort utile lorsque l’on est dans une impasse. C’est aussi un excellent travail d’imagination.
Il n’est cependant pas possible, du moins à mon avis, d’écrire un roman de cette manière, car il manquerait de structures. Écrire de cette manière permet de se renouveler, de se décharger d’une partie du travail sur les personnages et aussi de ne plus être tendu lorsque l’on se demande quoi faire pour sortir d’une impasse créative.
Tout n’est pas bon à garder durant un tel travail, cependant, vous pourriez vite vous rendre compte de l’intérêt de cette méthode. Vous écrirez ainsi tous les jours, même lorsque vous manquerez d’inspiration, donc il y a aura une continuité dans votre travail d’écrivain. Vous serez également plus proche de vos personnages et de votre histoire. Vous serez capable de vous renouveler et d’apporter de nouvelles idées pour votre récit.
L’avantage de cette méthode, entre autres, elle permet d’imaginer les lieux, de voir les gestes des personnages et leurs expressions. Cependant, le piège serait de rester dans des descriptions uniquement visuelles de vos scènes et d’en oublier que nous, comme vos personnages, avons cinq sens. L’autre inconvénient de cette technique, c’est que vous risqueriez de vous laisser déborder par votre imagination et que vous vous retrouviez avec des scènes bancales, des histoires à demi-construites et sans intérêt. Il faut donc faire attention à ne pas utiliser que cette méthode, sans planification préalable.
Quel excellent conseil! Ce n’est pas bête du tout de visualiser la scène, c’est un peu ce que je fais des fois sans m’en rendre compte. Mais tu as raison, il ne faut pas se perdre en description!
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