Corriger son roman : étape 1

Comme je l’ai dit, le mois de mars est pour moi l’étape de la correction de mon tome 1. Ce qui me donne l’occasion de partager avec vous les étapes de correction.

Ces étapes sont assez nombreuses, en tout cas, en ce qui me concerne. Je trouve que l’étape de la correction est plus importante encore que celle de l’écriture.

Tout d’abord : ne rien faire ! C’est une étape capitale et essentielle. Une fois, l’écriture achevée mettait le projet de côté. Commencez un nouveau projet. Allez faire une retraite spirituelle. Partez en vacances. Commencez un tricot. Bref faites autre chose. Durant au moins une semaine.

Ce n’est qu’au bout d’une semaine (au moins) que vous pourrez lire votre oeuvre. Quand je dis lire, c’est lire, sans stylo, sans correcteur, sans rien changer. Pourquoi ? Pour juger si vous êtes apte à la correction ou non. Durant cette phase de lecture, observez votre comportement. Avez-vous envie de tout changer ? Sentez-vous qu’il manque « trop » de détails ou qu’il y en a « trop » ? Si vous êtes dans l’idée « trop de », « tout changer », « tout réécrire », ce n’est pas le bon moment pour corriger, remettez votre œuvre dans un tiroir quelque temps.

Être dans le bon état d’esprit de correction signifie : voir les défauts, mais se féliciter des passages intéressants, sentir que l’histoire est bonne, mais que peut être des détails pourraient être ajoutés. Si votre « problème » se situe au niveau de la grammaire et de l’orthographe et qu’il y a « trop de fautes« , vous pouvez corriger, aucun lutin ne viendra corriger les fautes de frappe, les mots manquants, les inversions de lettres et la conjugaison. Si comme moi, vous n’êtes pas très « copain-copain » avec l’orthographe et la grammaire, dites-vous que vous êtes prêt à corriger lorsque vous « voyez » les fautes. Si vous ne voyez pas vos fautes habituelles, c’est que vous n’êtes pas encore prêts à corriger.

Après cette première lecture, le vrai travail commence. Pour ce travail, je vous conseille de vous munir de deux cahiers ou de feuilles volantes. Ne relisez pas les notes que vous aviez prises avant la rédaction du roman pour avoir un regard neuf (autant que possible).

Pourquoi je conseille des cahiers ? Parce que je pense qu’écrire à la main est plus profitable pour cette phase de travail.

Dans un premier temps, découper le roman en chapitre. Le but de cette première phase et de travailler par petites unités.

Sur une page en haut écrire le numéro de l’acte (j’ai déjà parlé du travail en 3 actes  Un plan en 3 actes.) puis du chapitre. Commence alors le travail, scène à scène.

Je fais d’abord un résumé de chaque scène. Je maque sur une feuille à part ce qui ne va pas dans la scène, sans les détails. Parce exemple, si je trouve que la fin doit être plus brutale pour ne pas trop en dire, si je pense qu’il faut ajouter une scène entre deux scènes. Si j‘estime qu’il manque des informations sur un personnage ou un lieu (exemple une description pas assez précise.). Si une information est distillée trop vite, ou mal. Bref, je prends à chaud des idées et des remarques qui me viennent en plus du résumé de ma scène.

Une fois le résumé de la scène effectué, je prends des stylos de couleurs pour donner les informations « intrigues » des personnages trouvées dans la scène.

Je vais donner un exemple plus précis. Si dans une scène, je fais intervenir deux personnages admettons que l’un des deux soit un traite, je vais distiller dans la scène une information pour que lorsque la révélation de la trahison sera faite, le lecteur se dise « mais oui, tel truc dans le chapitre n°… c‘était ça.« . Sauf que pour parvenir à gérer plusieurs intrigues, sur plusieurs tomes (et oui saga oblige haha), il faut prendre le temps de gérer les intrigues (primaires et secondaires ) avec soin. J‘ai donc choisi un code couleur pour chacun des personnages et je résume à la fin de chaque scène ce que l’on a appris de lui en fonction de ses intrigues. Cela prend du temps, je vous l’accorde, mais c’est efficace.

Je vous entends déjà dire « oui, mais lorsque l’on écrit le plan du roman tout ça, on le fait déjà ». Et c’est vrai. On pense en amont les intrigues et les révélationssauf que lorsque l’on écrit, on est plongé dans son histoire, il est donc facile de passer à côté de certaines choses parce qu’on laisse son inspiration prendre le dessus sur la réflexion. Ce n’est pas mal, c’est mal preuve d’inspiration et de plaisir, mais voilà si on veut que le lecteur soit surpris, intrigué et captivé, il est nécessaire de revenir à l’essentiel. C’est à ça que servent les corrections.

Lorsque j‘ai terminé de résumer scène par scène mon chapitre, je prends un stylo d’une autre couleur, et je fais ce que j‘appelle le « ce que je pense du chapitre« . Alors là, il faut faire preuve de « cruauté » (être objectif, c’est être cruel avec soi-même parfois). Je dis exactement ce que je pense du chapitre. Et non le « c‘est nul », ne suffit pas. J’explique à moi-même, par écrit, pourquoi je pense que la scène 4 est nulle et ce qu’il faudrait faire pour que ça soit meilleur. Et oui parfois, améliorer une scène signifie tout simplement retirer la scène. Parfois, il faut simplement creuser des intrigues pour rendre des intrigues plus intéressantes et ne pas avoir des personnages inutiles.

Parfois, il faut ajouter une scène, je prends donc une feuille spéciale pour ça. Une feuille sur laquelle j‘indique où insérer la scène ou le chapitre qui manque et ce qu’il faudrait y mettre comme action et comme intrigue.

Je fais donc ce travail pour chaque scène et chaque chapitre. Une fois achevée, la lecture, je regarde les intrigues de chaque scène et je regarde si cela correspondait à ce que je voulais au départ, je regarde s’il ne manque « rien » et s’il ne faut pas renforcer des intrigues secondaires. Puis, je réécris ce qui doit être réécrit et j’ajoute les scènes qui manquent. (dans un document à part du roman et pour les découpes, c’est pareil, je prends le chapitre, mais je conserve la première version).

C’est un travail un peu long mais nécessaire, au moins pour ma part. Voilà pour ce qui est de la première phase de correction.

Et vous comment faites-vous pour corriger vos récits ? Avez-vous vos astuces ?

 

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8 réflexions sur “Corriger son roman : étape 1

  1. sweetflamantrose dit :

    Je ne suis pas encore à la correction mais je sens effectivement que le travail sera long. Moins intense que les moments d’écriture mais beaucoup plus minutieux, un vrai boulot de fourmis. J’ai fait à chaque fois une pause entre mes actes et j’ai un peu commencé le travail de correction mais sans aucune méthode, tes idées vont beaucoup m’aider. Mettre par écrit ce que l’on pense même si c’est cruel c’est très intéressant pour laisser une trace et s’en souvenir.

    Aimé par 1 personne

    • Les conseils de Ponine dit :

      Je posterai d’autres articles sur les corrections. C’est un vrai travail de fourmis tu as raison. C’est long et c’est le côté le plus rébarbatif du travail.

      J’aime

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