Encore un livre que j’ai envie de vous présenter, aujourd’hui il s’agit du livre de Haruki Murakami, Profession romancier.
C’est un petit livre, tout de même bien plus dense que celui de Marie Vareille que je vous présentais la dernière fois. Il est dans la même veine que celui de Stephen King, Ecriture : mémoire d’un métier, dont je vous avez déjà parlé et que je vous encourage à acquérir.
Profession romancier traite de la vie de Murakami. Ce n’est pas pour autant une autobiographie de l’auteur japonais mais un essai sur l’écriture et sur ce qu’est être un romancier selon lui. Sans mystère, il parle de son parcours, de comment il en est venu à être écrivain, de son amour pour la musique (notamment le jazz) et la lecture. On pourrait dire : encore un écrivain qui encourage à lire pour écrire, ce n’est certes pas très original mais ça paraît payant. Murakami évoque dans son essai la manière dont il a conçu son style d’écriture. Il y développe également l’importance des routines : il se lève à 4h du matin, il écrit durant 5-6h, il fait 1h ou plus de sport par jour, il écoute de la musique, il lit. Tout ceci est très connu d’ailleurs et c’est bien la preuve que les routines sont importantes ! (si, si je vous assure). Il traite aussi de l’école, des prix littéraires, de la critique, du lecteur idéal, mais également des personnages et de la manière dont il les développe. Le dernier chapitre est intéressant car Murakami aborde la manière dont il est parvenu à traverser les frontières en tant qu’auteur japonais, et ça paraît extrêmement juste.
Profession romancier s’articule autour de onze chapitres. C’est lisible en trois heures mais on apprend beaucoup sur l’auteur, sur sa philosophie artistique et je pense qu’en tant qu’artiste ou auteur (ou les deux), il est intéressant de lire des essais sur l’écriture.
J’ai beaucoup aimé cette lecture toute en bienveillance. L’avis de l’auteur sur les prix littéraires me parle beaucoup d’ailleurs. La manière dont il parle du fait qu’il faille du temps pour écrire et du fait que ce soit un travail solitaire qui demande de la régularité est un grand classique dans les essais sur l’écriture, mais constater que beaucoup de grands auteurs (ou d’auteurs célèbres, est-ce la même chose ? Chacun est libre d’avoir son opinion sur le sujet) pensent la même chose est rassurant.
Je crois que le passage qui m’a le plus parlé était celui sur l’activité physique. Tout simplement parce que Murakami compare l’écriture à un marathon et c’est exactement ce dont il s’agit : c’est un marathon qui demande de la discipline, de l’entraînement (chaque roman est un nouveau marathon mais aussi un nouvel entraînement) tout comme le sport, pour le coup Murakami est réellement un marathonien donc il sait de quoi il parle. Ce qui est vrai en revanche, c’est que passer des heures assis à travailler à son roman demande effectivement d’avoir une vraie activité à côté – comme tout job de bureau d’ailleurs ! Je sais que les personnes qui écrivent tout en ayant un travail à plein temps vont avoir du mal à gérer activité physique journalière, emploi et écriture mais ça devrait faire parti de vos routines également parce que le sport permet aussi de se vider la tête.
La lecture est simple et fluide. Quand on lit les titres des chapitres, on pourrait croire, de prime abord, qu’il n’y a ni ordre, ni logique, mais c’est pourtant le cas.
C’est certainement pas une lecture durant laquelle on va apprendre à concevoir des plans, des personnages etc mais c’est vraiment une lecture enrichissante sur le plan personnel et sur la philosophie de l’écriture. Pour 7€50, vraiment je vous recommande, surtout si vous avez aimé Ecriture : Mémoire d’un métier vous allez apprécier ce livre de Murakami, je crois. Disons que pour le prix, ce serait bête de passer à côté des enseignements de l’auteur et de sa vision de l’écriture.