Le voyage du héros ou comment ce que Joseph Campbell appelait le Monomythe est devenu une méthode d’écriture.
Petit disclaimer : la méthode présentée ici n’est pas à 100% celle présenter dans le livre le héros aux 1001 visages. Comme beaucoup d’autrices et auteurs, enfin je crois, je préfère travailler sur la version donnée par Christopher Vogler dans Le guide du Scénariste. Pourquoi ces changements ? Alors tout simplement parce que je trouve que le voyage du héros présenté par Campbell est trop « surnaturel ». Certains points ne me paraissent pas vraiment parlant pour des livres qui ne feraient pas intervenir le monde « magique ». Je dois certainement me tromper et si vous avez une autre vision des choses n’hésitez pas à laisser un commentaire, je serais ravie de vous lire et d’échanger sur la question. Les différences entre les deux méthodes me paraissent minimes. Les héros aux 1001 visages fait simplement intervenir plus de points (17 en tout) alors que le guide du scénariste est plus concis (12 points). Je vous encourage à lire Le héros aux mille et un visages et Le guide du scénariste, pour vous faire une vision personnel de la question. Le choix de parler de la seconde méthode se fait aussi parce qu’elle apparaît plus fréquemment actuellement et qu’elle me semble parler à plus d’auteurs et autrices. Ce choix est donc tout à fait discutable et est un parti pris de ma part.
Deuxième disclaimer : Lorsque je parle de héros, je parle indifféremment de héros et héroïne ou de personnage principal. Il s’agit d’un abus de langage par facilité.
Troisième disclaimer : Vous trouverez des spoils de Harry Potter à l’école des sorciers, de Star Wars et du Seigneur des anneaux dans cet article. J’ai choisi des oeuvres extrêmement connues pour spoiler le moins de personnes possibles et pour que les exemples soient parlant.

Le voyage du héros ou pour les anglophones The hero’s journey est une théorie qui veut que tous les mythes et toutes les histoires suivent un même schéma narratif. Schéma que l’on peut retrouver dans la trilogie Star Wars, par exemple, mais dans bien d’autres récits. Pour ses théories, Campbell s’inspirait de Carl Jung et des archétypes, mais ceci est une autre histoire et je compte bien développer mes connaissances sur Jung pour pouvoir vous parler plus longuement des archétypes dans de prochaines publications (en 2023, si vous voulez tout savoir)

Un plan en trois actes :
Encore une fois, la structure du voyage du héros est un plan en trois actes, mais cette fois les épreuves sont décomposées différemment de ce qui pouvait être le cas dans d’autres méthodes de planifications (comme dans le Save the cat). Les héros traversent quatre seuils marquant et chacun est divisé en plusieurs étapes qui transforment justement le héros et qui lui apportent son lot d’épreuves.
Acte 1 : La séparation
Le premier acte est le monde ordinaire du héros. C’est ce que l’on appelle la séparation car le héros se sépare du monde ordinaire pour aller à l’aventure. Le monde ordinaire est toujours un monde dans lequel le héros n’a pas tout ce qu’il désire, dans lequel il se sent inconfortable. Le héros n’est pas forcément malheureux mais l’équilibre de ce monde est précaire. Quelque chose dans sa situation ne va pas. Ou alors le héros peut se voir confier un objet ou être poussé dans l’aventure par quelqu’un d’autre : que ce soit recevoir une lettre pour aller dans une école de magie, recevoir en héritage un anneau magique, etc. Cet acte est composé de plusieurs moments.
- Le monde ordinaire : C’est là qu’apparaît le héros pour la première fois. Il n’a que peu conscience du problème qui est le sien. Il peut sentir que quelque chose ne va pas dans son équilibre ou que des forces vont le pousser à l’aventure, mais pour le moment tout va bien pour lui, il est dans sa routine. Quoi qu’il en soit, le monde est familier.
- L’appel à l’aventure : La prise de conscience s’intensifie. Le héros comprend que quelque chose dans sa situation ne va pas et qu’il existe un déséquilibre. Ou alors il reçoit clairement l’objet de sa quête. Il est encore dans le monde ordinaire, celui qui lui convient même s’il n’est pas parfait.
- Le refus : La première réaction du héros est de refuser tout bonnement de partir à l’aventure. Il hésite, il a des doutes, il n’a aucune envie de changer les choses parce qu’il n’est pas motivé pour ça ou qu’il sait qu’il va devoir faire de gros efforts. Les changements lui font peur.
- La rencontre avec le mentor : Dans les mythes, le héros rencontre toujours un mentor, généralement un vieux sage qui le met sur la voie et qui réussit à le convaincre de partir à l’aventure, de mettre ses peurs et ses doutes de côté et de dépasser ses craintes. La prise de conscience du problème est à son paroxysme. Cette rencontre fait basculer le héros et le motive à prendre les choses en main.
L’acte 1 tourne autour de la question de la prise en main de la situation par le héros. Disons que jusqu’à maintenant le héros subissait sa vie, plus qu’il ne la vivait. Il doit accepter la quête/mission ou le changement pour qu’il y ait une histoire. Les lecteurs ou les spectateurs savent bien qu’il y aura cette prise de décision, sans quoi il n’y a pas d’oeuvre, le tout est de présenter un enjeu qui va être tellement important que votre lecteur sera accroché par l’histoire. Il faut que l’enjeu soit le plus grand possible, du moins par rapport à la situation du héros. Si l’on prend des oeuvres comme Harry Potter, recevoir la lettre pour Poudlard est un enjeu considérable car Harry prend enfin conscience que ses différences ne sont pas que dans sa tête, qu’il n’est pas fou, si on peut dire. Dans le Seigneur des Anneaux, recevoir l’anneau est un challenge énorme pour Frodon car c’est bien éloigné de sa petite vie de hobbit toute tranquille. Dans les deux cas, on sent que les héros n’étaient pas tout à fait à leur place dans leur monde ordinaire, plus pour Harry d’ailleurs.
Est-ce qu’il faut partir avec une situation de départ catastrophique pour le héros ? La réponse est non. Le héros n’est pas obligé d’être dans la pire des situations pour qu’il y ait une histoire. C’est même plutôt le contraire. Il faut que la situation ne soit pas si catastrophique, mais qu’elle présente des failles qui vont rendre le passage à l’action obligatoire. La situation du héros peut paraître idyllique d’un point de vue extérieur, mais vous devez donner des raisons aux lecteurs de comprendre que cette situation en apparence magnifique ne l’est pas. Vous pouvez très bien avoir un héros qui semble tout avoir sur le papier : famille, argent, travail, vie sociale, santé …(je vous invite à regarder la roue de la vie pour vous faire une idée des différents domaines qui existent) sauf qu’il faut que pour ce héros quelque chose cloche. Il faut une ombre au tableau. L’ombre peut-être que cette vie si idyllique n’est qu’une apparence : le ou la conjoint(e) pourrait tromper le héros, un des enfants pourrait avoir des problèmes, un associé pourrait être un escroc, la vie si parfaite ne pourrait pas aller avec les valeurs profondes du personnage etc. Il existe beaucoup de raisons pour lesquelles la vie d’un personne est en déséquilibre c’est à vous de voir ce qui fonctionnera le mieux pour votre histoire. Il n’est pas nécessaire d’avoir plusieurs domaines dans lesquels votre héros est inconfortable.
C’est toujours mieux si l’inconfort dans le monde ordinaire se porte à la fois sur le monde intérieur du héros et sur l’extérieur. Cela donne une double raison pour le lecteur de s’attacher à votre héros et de suivre l’histoire. La quête intérieure et la quête extérieure devront se mêler au fur de l’histoire pour plus d’émotions, mais encore une fois ce n’est pas obligatoire.
A la fin de la rencontre avec le mentor a lieu le premier seuil de l’histoire car c’est là que le héros prend sa décision de partir à l’aventure. Alors lorsque l’on dit mentor, ce n’est pas toujours un vieux sage. Si vous n’avez pas besoin de faire intervenir une personne ne le faite pas. Cela peut-être une prise de conscience, une chanson que le héros va entendre, une lecture qu’il va faire, etc. En aucun cas votre héros n’est obligé d’avoir une longue conversation avec un tierce personne pour le convaincre de changer ce qu’il a besoin de changer dans sa vie. Tout ce qui compte c’est que ce seuil soit visible pour le lecteur, qu’il comprenne que c’est à cet instant qu’il a pris la décision de changer. Commence la transformation.
Acte 2 : La transformation
L’acte 2 se décompose en deux parties, même si on peut n’en faire qu’une seule partie et le voir comme un tout. Il faut savoir que c’est dans cet acte qu’a lieu la transformation du héros et le gros des aventures. C’est le monde extraordinaire, celui de l’aventure. Quand je dis extraordinaire, il n’est pas question de magie. Vous n’avez pas besoin de faire intervenir des fées, des dragons ou des vampires, notre monde peut être tout aussi extraordinaire. Le monde est extraordinaire parce qu’il pousse le héros hors de sa zone de confort et l’oblige à agir, affronter le ou les antagonistes et à prendre part à l’action.
Partie 1 : Les abysses
La première partie de l’acte 2 est une descente aux enfers pour le héros. Il fait des tentatives pour changer, pour réussir sa quête, mais rien ne fonctionne, du moins au début. Le héros tâtonne dans ce nouveau monde qui est déconcertant et différent de ce qu’il connaissait jusqu’à maintenant. Rien n’est encore confortable, même s’il peut avoir des moments de joies. Il ne faut pas que tout soit noir pour le héros. Ces abysses sont composées de plusieurs étapes que traversent le héros.
- Le passage du seuil : C’est marrant parce que souvent dans les films ce passage est vraiment représenté par le fait de passer par une porte, de prendre un moyen de locomotion. Le seuil est un franchissement d’une barrière, qu’elle soit mentale ou physique. Il y a une coupure avec le monde ordinaire très nette. C’est le premier pas dans l’aventure. Le héros n’est qu’au début de son parcours et il sait que le chemin sera long avant que sa transformation ne soit complète. Le héros s’engage totalement dans le changement et il est trop tard pour faire marche arrière. Il ne peut qu’aller de l’avant.
- La rencontre avec les Alliés, le méchant et les épreuves : Bien évidemment cette partie ne se compose pas que d’une seule scène. Le héros va devoir rencontrer des alliés ou des amis pour l’aider dans sa quête, pour le diriger, parfois pour souffrir avec lui (Coucou Sam Gamegie). Ces alliés apportent au héros du soutien mais aussi des connaissances ou des compétences qu’il n’a pas. Dans Harry Porter le personnage de Ron va apporter la touche humoristique alors que le personnage d’Hermione va apporter la connaissance. Parce que si je ne l’ai pas dit jusqu’à maintenant, le héros n’est pas parfait, il a des qualités (bien sûr) mais aussi des défauts, les alliés sont là pour remédier à cela. Le méchant (ou les méchants) sont là pour mettre du piquant dans l’histoire. D’ailleurs, il faudrait même mieux parler d’antagonistes plutôt que de méchants. Ils sont vraiment rares les méchants juste méchants, car un antagoniste agit pour son propre compte en vertu de ses propres aspirations – pour le méchant le méchant c’est justement le héros. Il peut y avoir plusieurs antagonistes dans l’histoire. Si on prend Harry Potter, Drago Malefoy est un antagoniste, moindre que Voldemort, mais Drago est aussi un des adversaires d’Harry. Avoir plusieurs antagonistes avec divers degrés d’oppositions au héros est une bonne chose pour maintenir le spectateur en alerte. Il ne faut pas non plus que la terre entière soit contre votre personnage. Le tout est de choisir les bons antagonistes qui forceront le héros à se dépasser. Les épreuves sont les premières épreuves que va vivre votre héros. Il ne va pas toutes les perdre, bien sûr, le but est d’apprendre les premières leçons du changements.
- L’approche de la caverne : Le héros se prépare pour le grand changement. La route est encore très longue jusqu’à la fin de l’histoire, mais il a déjà commencé à apprendre. Il s’est déjà frotté à l’antagoniste, il apprend à connaître ses alliés, il a déjà subi quelques épreuves. Il fait aussi face à sa part d’ombre parce qu’il se rend compte que les changements ne sont pas faciles. C’est le moment de faire des plans pour le héros. C’est aussi le moment des interludes amoureux. C’est un moment de préparation pour ce qu’il va arriver ensuite.
- L’épreuve suprême : C’est le moment où le héros affronte son grand défi. Mais l’histoire n’est pas finie pour autant. Ce moment est un affrontement où le héros doit mourir pour renaître. L’ancien lui ne doit plus exister pour que le nouveau et que la grande transformation arrive. Ce n’est pas le climax mais bien une épreuve. Le héros touche le fond. Il peut perdre un être cher dans la bataille, il peut être trahi. Il y a une véritable transformation pour le héros. C’est le moment de faire vivre des montagnes russes émotionnelles à votre public.
C’est à peu près là qu’arrive le second seuil. L’épreuve suprême correspond au milieu du roman. Le héros est arrivé dans les abysses, pour ne pas dire les enfers. Il est au point le plus bas. Sa situation est catastrophique. On peut même le croire mort à la fin de l’épreuve suprême, comme c’est le cas dans Star Wars.
Arriver à ce point de rupture, les lecteurs doivent voir les changements qui se sont opérés chez le héros. Sa vie n’est plus du tout la même que lors de sa première apparition et cela doit être clairement visible. Tout n’est cependant pas encore joué et il reste beaucoup de chemin à parcourir pour que le héros arrive à la fin de l’aventure.
Partie 2 : L’initiation
On entre dans la seconde partie de l’acte 2. Les épreuves vont donc se multiplier. Bien sûr, si vous avez fait croire à la mort de votre héros dans l’épreuve suprême, il va falloir montrer qu’il n’est pas vraiment mort et expliquer comment il a pu s’en sortir. Dans tous les cas, vous êtes arrivés à un point de rupture et de grande transformation. Plus rien n’est pareil. Il s’est opéré une véritable renaissance dans la vie du héros, au moins dans son esprit.
La récompense : Elle peut être matérielle ou immatérielle. Qu’il s’agisse d’une leçon apprise, du fait d’avoir trouvé l’amour, d’obtenir l’épée magique etc, votre héros obtient ce qu’il cherchait depuis le début. C’est un moment de joie, car il a survécu à la plus grande épreuve qu’il devait vivre. Si vos personnages ce sont embrassés durant l’approche de la caverne c’est le bon moment pour concrétiser leur amour. En ayant l’objet de sa quête le héros va découvrir de nouvelles choses. Il va s’améliorer ou régresser.
Cette seconde partie de l’acte 2 est fait de tâtonnement. Le héros sent qu’il va devoir rentrer de nouveau dans le monde ordinaire, mais il n’est pas encore prêt. Il n’a pas encore affronté le grand méchant. Dans le monomythe présenter par Joseph Campbell la seconde partie de l’acte 2 est nettement plus étoffée avec d’autres passages comme la rencontre avec la femme tentatrice, la réunion avec le Père, l’Apothéose mais dans le développement de Christopher Vogler ces moments ne sont pas présentés. La seconde partie de l’acte 2 constitue plus une manière de montrer aux lecteurs ou spectateurs que votre héros a évolué, qu’il peut se reposer – au moins un peu – maintenant qu’il a obtenu ce qu’il cherchait. Pourtant tout n’est pas fini. Il faut voir ce moment comme une pause dans la lutte contre l’antagoniste.
Acte 3 : Le retour
Progressivement le héros va retourner dans le monde ordinaire puisqu’il a obtenu ce qu’il désirait. Seulement ce retour ne se fait pas facilement et sans dommage. Dans cet acte, il faut montrer que le héros a pris la mesure de ses changements internes et de ce qu’il a obtenu. Qu’importe que l’arc narratif soit positif ou négatif, le héros a grandi, appris et il est temps de faire le chemin jusqu’à son nouveau monde ordinaire et de quitter les aventures.
- Chemin de retour : Le héros a de nouvelles motivations dans la vie. Il n’est plus le même, il veut quelque chose de différent. C’est un nouveau passage du seuil (le troisième). Le héros va une fois de plus affronter les méchants, mais cette fois c’est de sa propre initiative. C’est lui qui décide de se venger, par exemple. On peut croire qu’il s’agit là de la fin mais ce n’est pas le cas.
- La résurrection : Il s’agit là de la dernière tentative au changement. C’est le climax tant attendu depuis le début de l’histoire. Le héros affronte le méchant dans un dernier assaut. Le héros ne peut que vaincre ou périr. Dans Harry Potter c’est la confrontation avec Voldemort dans les sous-sol de l’école. Harry ne peut que se sacrifier ou donner la pierre et laisser le mage noir s’en sortir. Le héros doit donc faire le choix de se sacrifier après tout, tout ce qu’il a appris jusqu’à maintenant le préparait pour ce grand moment. Le héros donne tout ce qu’il a. Le public frémit, s’inquiète et prend peur pour la vie du héros.
- Le retour avec l’élixir : Autrement dit le retour à la nouvelle vie ordinaire. On parle également de dénouement. Il s’agit pour le lecteur de souffler un petit peu après toutes les grandes émotions vécues durant la résurrection. Dans Harry Potter, Harry se réveille à l’infirmerie. (Ouf, il est vivant ! Peuvent penser les lecteurs). Il a vaincu momentanément Voldemort, au moins il a gardé la pierre philosophale, il peut donc terminer son année à Poudlard tout à fait normalement. Il existe plusieurs types de fin : ouvertes ou fermées, heureuses ou malheureuses… Le héros a la maîtrise totale des choses. Il peut donc vivre une vie ordinaire mais avec tout ce qu’il a appris et c’est cela qui est présenté dans le dénouement. Le retour avec l’élixir est le quatrième seuil franchi par le héros.
Le dénouement n’est pas là pour ouvrir de nouveaux questionnement ou une nouvelle quête. Il faut que les choses se terminent et si possible vite pour que le lecteur n’est pas en tête qu’il va se passer d’autres aventures. Même dans le cas de fin ouverte ou de saga, il est mieux d’avoir clôturé les grandes questions de l’intrigue, pas toutes bien sûr sinon vous n’auriez pas besoin de faire une saga. Les derniers instants avant la fin de l’histoire doivent donc être rapide. Il n’est pas nécessaire de faire une fin heureuse, tout dépendra de l’histoire, de ce qui est le mieux pour conclure le voyage du héros et de ce que vous avez envie de faire.
Si votre héros est sorti de sa zone de confort à la fin de l’acte 1, à la fin de l’acte 3, il est de nouveau dans une zone de confort mais elle est modifiée.
En résumé :
Voici ce qu’est le voyage du héros. Gardez en tête qu’il ne s’agit que d’une ligne directrice. Bien entendu, vous aurez plus que douze scènes dans votre histoire. Bien que les épreuves présentées dans le voyage du héros forment le gros de l’histoire, d’autres scènes doivent intervenir comme des scènes avec des personnages secondaires, des intrigues secondaires, des scènes de répit, des scènes de combat (au besoin). Le voyage du héros dressent les grandes lignes de l’histoire mais ne constitue pas toute l’histoire. C’est à vous d’agrémenter le reste et de trouver la meilleure marche à suivre pour tenir le lecteur en haleine.
Vous n’êtes pas obligé de suivre le voyage du héros mot pour mot et dans l’ordre. Bien évidemment, on ne va pas mettre le climax au début de l’histoire (et encore tout est possible si c’est bien amené et si le récit s’y prête, que vous vous sentez capable de gérer un tel changement de perceptive) ou faire rencontrer les alliés à la fin de l’histoire. Bref, il y a forcément un peu de cohérence à avoir dans l’ordre du récit (et encore cela peut être un choix de n’avoir aucune cohérence mais c’est assez rare), mais il n’en reste pas moins que rien n’est obligatoire. Trouvez ce qui fonctionne le mieux pour votre récit.
Le plus important dans un récit demeure les personnages, des personnages bien construits et intéressants feront toujours mieux avancer l’intrigue que des moments charnières qui ne sont là que par obligations.
Mes conseils :
Si vous choisissez de vous servir du voyage du héros pour construire l’histoire de vos personnages (ou l’histoire tout court), je vous recommande de le faire pour le héros mais aussi pour l’antagoniste principal. LE GRAND MECHANT est là pour faire vivre l’histoire et il a une histoire à lui aussi, des raisons d’agir, lui aussi poussé à sortir de sa zone de confort pour affronter son ennemi. Connaitre l’évolution de l’antagoniste et la manière dont il vit l’histoire est un avantage pour l’histoire du héros. Les actions de l’antagonistes ne semblent du coup pas sortie de nulle part et uniquement là pour embêter le héros.
Lectures/podcast :
Je vous recommande de lire :
Ces deux livres me paraissent être la base pour bien saisir le concept du voyage du héros. Je vous encourage surtout à lire le guide du scénariste qui est une référence dans le monde de l’écriture. Le héros aux 1001 visages est plus difficile à saisir, selon moi. En tout cas, le guide du scénariste a cet avantage qu’il est vraiment conçu comme un guide et qu’il est très aisé de s’y repérer surtout lorsque l’on est en phase de planification, c’est très rapide d’avoir accès à un chapitre en particulier.

Si vous lisez l’anglais, que vous utilisez le tarot divinatoire ou que vous voulez vous essayer à cela, je vous recommande le livre Mapping the hero’s journey with tarot 33 days to finish your book de Arwen Lynch. L’avantage de ce livre c’est qu’il permet de travailler avec le voyage du héros tout en utilisant un support divinatoire. Que l’on croit ou non en la divination, il faut savoir que les tarots de Marseille et Rider Waite sont basés sur un voyage initiatique. Le voyage initiatique est aussi une thématique que l’on peut accorder au voyage du héros car le héros voyage en lui-même et grandit. C’est donc un bon moyen d’explorer une facette différentes de vos personnages et de votre histoire, de mettre plus de mystère ou justement de lever des voiles un peu obscur. Dans tous les cas, c’est parfois utile de sortir de sa zone de confort et d’explorer d’autres pistes.
Avec Hermits Design, j’ai réalisé un podcast sur l’incroyable pouvoir du storytelling des marques. Il met en relation le voyage du héros et ce qu’il est possible de faire pour raconter l’histoire d’une marque. Je vous encourage vivement à suivre les podcasts de la Potion car ils sont très intéressants aussi pour les auteurs. En cherchant un peu vous pouvez trouver des informations vraiment intéressantes parmi leurs nombreux podcasts. Après tout en tant qu’auteurs et autrices, nous devons apprendre à capitaliser sur notre personnal branding, c’est ce que vous pourriez apprendre grâce à la Potion.