Planifier un roman : Le traitement ou synopsis détaillé

Le synopsis est une méthode de travail dont j’ai déjà parlé, il y a deux semaines. Pour rappel, le synopsis est un résumé d’une page à maximum quatre, d’un roman ou d’une saga. Mais alors qu’est-ce qu’un traitement court ? Je vous rassure, il n’est pas question de médecine, mais bien de planification de roman, ou plus exactement de de scénario. La méthode du traitement est issue du monde de l’audiovisuel. Je vais diviser le traitement en deux articles catégories : le traitement court (ou le synopsis détaille) et le traitement long. Je n’ai pas vraiment de termes pour mieux expliquer les subtilités que je vois entre les deux, mais si vous en avez n’hésitez pas à laisser un commentaire.

Qu’est-ce qu’un traitement ?

Dans le monde de l’audiovisuel, le traitement est un résumé de scénario. Il s’agit de présenter les points essentiels de l’oeuvre et ses personnages principaux. Le traitement se rédige en fin d’écriture pour être donné à une équipe de production. C’est un peu comme un synopsis, il sert à vendre le projet et à ce que le scénario soit acheté.

Ce résumé peut faire entre trois et une dizaines de pages, mais il peut monter à 40 pages. De quoi est composé ce traitement ? Tout simplement, des mêmes informations que le synopsis, à savoir : la situation initiale, l’élément déclencheur, les péripéties importantes, le climax et la situation finale de l’histoire. Sauf que pour le traitement le résumé est plus long, il va dans les détails. On va y développer les éléments de décor, l’ambiance générale, les personnages principaux et secondaire. Il faut dire qu’avec 10 ou 40 pages, on a largement de quoi s’étaler sur l’histoire, mais pas trop non plus. Cela permet d’avoir une vraie idée de l’histoire et de connaître plus de choses sur l’univers qui entoure les personnages et sur ce qu’ils ont a faire.

En quoi cela peut aider un auteur ?

Très simplement. On peut utiliser le traitement comme un moyen de voir si nos idées sont bonnes, si elles vont dans le bons sens. Prendre le temps de rédiger un traitement permet encore une fois de gagner du temps lors de la rédaction d’un manuscrit, alors certes c’est une bonne chose, mais c’est surtout un excellent moyen de garder un oeil sur son histoire, de la développer petit à petit. Il n’est pas ici question de développer chaque chapitre, ni chaque scène de l’histoire, mais simplement de creuser un peu plus les grandes lignes du récit. De développer chaque moment clés et surtout les histoires secondaires et les péripéties de l’acte 2.

Il est important de rédiger cela avant de commencer la rédaction car il est alors bien plus facile de voir ce qu’il va fonctionner ou pas dans l’histoire, de voir si les temps forts sont bien assez intenses et que vous pouvez dérouler l’histoire avec assez de cohérences et d’émotions. Il est toujours temps d’approfondir les enjeux des personnages, de retravailler les objectifs et de rajouter des intrigues si l’on se rend compte que l’histoire manque de profondeur. L’avantage d’un traitement ou d’un synopsis long, c’est vraiment de creuser de plus en plus en profondeur les éléments que l’on va écrire sans pour autant se jeter directement dans l’écriture du roman.

Dans l’article sur les synopsis, je vous disais qu’il n’était pas rare d’entendre parler de synopsis de travail chez les auteurs alors qu’en réalité il ne s’agit pas de synopsis. C’est tout simplement parce que les romanciers confondent : synopsis et traitement. Bien entendu, ils ne sont pas à blâmer, loin de là, car il s’agit à peu près de la même finalité : avoir un déroulé de l’action du début à la fin de l’histoire. Seulement le synopsis se fait en quelques pages (1 à 4 pages maximum) alors que le traitement demande plus de pages, plus de détails, le but n’est pas de remplir des feuillets pour remplir des feuillets vous l’avez bien compris.

Si pour votre synopsis vous avez choisi de faire 1 page (ce qui est souvent demandé par les éditeur) et que vous respectez la structure en 3 actes (vous pouvez relire l’article sur la structure en trois actes et sur The save cat ou encore le voyage du héros) vous avez surement rédiger un paragraphe pour la situation initiale jusqu’à la prise d’action de votre héros, soit l’acte 1, un paragraphe pour la première partie de l’acte 2 soit jusqu’au retournement de situation ou point médian, un troisième paragraphe pour décrire la seconde partie de l’acte 2 qui s’arrête au premier climax ou au moment où le héros est dos au mur, enfin un paragraphe sur la résolution et la situation soit l’acte 3.

Dans ce cas, vous allez pouvoir développer progressivement chacun de ces paragraphes pour en faire 2 pages complètes. Si vous faites ceci vous aurez alors 8 pages et une bonne idée de ce à quoi ressemble le squelette de votre histoire. Vous aurez alors le temps de développer les moments clés, de visualiser les scènes importantes et les noeuds dramatiques. Pour moi, il s’agit alors d’un synopsis détaillé ou d’un traitement court. Vous pouvez très bien vous satisfaire de cela et passer à la rédaction de votre roman. Ou alors vous pouvez vous dire que ce n’est pas suffisant et faire un traitement long et vous donner comme objectif d’écrire une dizaine de pages par acte. 10 pages pour l’acte 1, 10 pages pour la première partie de l’acte 2, 10 autres pour la seconde et enfin 10 dernière pour l’acte 3. Bien entendu, vous n’êtes pas obligé de faire 10 pages exactement, le but n’est pas d’écrire pour écrire, mais de faire un traitement utile. Prendre le temps de développer l’histoire, les intrigues, les conflits, les enjeux, les résolutions, les personnages n’est pas une perte de temps, c’est une manière de voir l’histoire dans son ensemble.

Est-ce que faire tout cela ne tue pas la créativité ?

Je dirais que cela dépend. Est-ce que vous êtes architecte ou jardinier ou encore entre les deux ? Un jardinier pourra très bien se satisfaire de connaître les très grandes lignes alors qu’un architecte ne se satisfera même pas de 40 pages de traitement. Je vous encourage à faire ce qu’il y a de mieux pour vous, mais surtout d’essayer cette méthode. Au pire, vous risquez de perdre du temps, c’est certain que ce n’est pas agréable, mais c’est toujours bien mieux que de devoir réécrire un roman du début à la fin car il n’a pas assez d’enjeu.

N’hésitez pas à reprendre vos personnages. Si vous constatez que quelque chose ne va pas en rédigeant le traitement ou le synopsis détaillé c’est potentiellement parce qu’il y a un problème au niveau des personnages. Ils manquent peut-être d’enjeux ou de profondeur. Au moins, vous le saurez tout de suite. C’est aussi un excellent exercice pour voir grandir vos personnages. Lorsque l’on a dû mal à cerner les personnages et ce qu’ils veulent, le fait d’écrire leur histoire ou l’intrigue principale permet de dégager des sous-intrigue, un peu comme le ferez un jardinier en rédigeant directement le roman, sauf que vous n’avez pas à écrire 300 pages pour comprendre qui est réellement votre héros et ce dont il a besoin pour se transformer.

Pourquoi est-ce qu’il ne faut pas parler de synopsis lorsque l’on ne rédige pas un synopsis ?

En soi, il n’y a pas de soucis à dire synopsis quand on parle d’un traitement, ce n’est pas dramatique, ni la fin du monde, seulement, je crois que c’est mieux d’employer le bon mot. Je pense qu’un synopsis doit rester un synopsis si l’on rédige un document de 1 à 4 pages et qu’il faut mieux parler de synopsis détaillé (si on veut employer ce mot) pour un document de 8-10 pages et même de traitement, ce qui serait encore mieux pour un document de 8 à 40 pages. L’avantage d’employer des termes différents c’est que cela permet de bien séparer les choses et d’utiliser au mieux les outils à notre disposition.

Quant est-il des sagas ?

Alors justement, je trouve c’est encore plus utile pour les sagas car on peut vraiment appréhender toute l’histoire en quelque pages. J’aime beaucoup utiliser les traitements pour justement comprendre les diverses évolutions de l’histoire. On peut avoir un aperçu de toute l’histoire et voir si elle va fonctionner ou non. Cela permet de faire les modifications tome par tome et d’avoir tout de même un document de travail qui regroupe le tout. Bien sûr, il faut veiller à tenir à jour le traitement en fonction des changement qui sont effectués dans les romans mais cela reste un outil très puissant.

Est-ce que vous rédigé des traitements ou des synopsis longs pour vos romans ?

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