Autre loi très connue sur la gestion de projet et la productivité, la loi de Laborit.
La loi de Laborit est aussi connue sous le nom de la Loi du moindre effort. Je n’aime pas trop le fait de parler de moindre effort, comme si certaines actions étaient plus faciles que d’autres, tout simplement parce qu’elles nous plaisent plus. D’une part, ce qui nous paraît aisé ne sera pas aussi simple pour une autre personne, d’autre part, ce qui nous paraît facile sur un projet pourra s’avérer extrêmement complexe pour un autre projet, même s’il s’agit de la même tâche.
La loi de Laborit part du constat que l’être humain procrastine le plus souvent lorsqu’il est question d’effectuer les travaux les plus pénibles. C’est le principe de la fuite. On évite ce qui nous angoisse, nous stresse, ce que l’on sait qui va nous demander beaucoup d’efforts. Un peu comme lorsque vous reportiez à la dernière minute le DM de maths pour vous consacrer à celui d’histoire, parce que l’histoire c’était terriblement plus amusant – Ah ! non, pardon ça c’était moi.
Procrastiner, fait parti de la nature humaine. Aimer se faire plaisir également. C’est tout de même plus facile de se motiver à prendre rendez-vous au SPA pour un massage, que chez un dentiste pour le contrôle annuel. C’est tout à fait la même chose lorsqu’il est question de gestion de temps et de concrétisation des projets.
Henri Laborit était un neurobiologiste qui a étudié les rythmes biologiques des humains. Il en est arrivé à la conclusion que les humains adoptent deux comportements FUIR ou LUTTER. Soit l’on fuit les tâches rébarbatives, soit nous luttons pour en venir à bout, mais notre choix premier sera toujours de chercher les actions qui nous font plaisir.
C’est bien gentil de savoir cela, mais que faire ? On ne peut tout de même pas faire que des choses qui nous plaise, car même dans un métier que l’on aime ou dans un projet qui nous passionne, il est rare que toutes les actions soient aussi plaisantes qu’on le souhaiterait.
Tout simplement, il faut exécuter les tâches les plus difficiles en premier dans la journée Cela nécessite d’organiser ses journées ou ses phases de travail.
Commencer par ce qui est le plus difficile permettrait à la longue de ne plus avoir à réfléchir et d’adopter le reflexe de faire ce qui est le plus difficile. Cela demande de l’organisation, d’apprendre à maîtriser son temps et ses To-do Listes, de ne pas se contenter de suivre ses envies mais de suivre une organisation rigoureuse.
Effectuer en premier les actions les plus actions qui nous paraissent les plus complexes ou qui nous stressent le plus permet de voir les autres actions (les plus plaisantes) comme des récompenses. Bien entendu, rien n’empêche de s’offrir de véritables récompenses lorsque l’on commence à mettre en place la loi de Laborit cela dans le but de faciliter sa mise en place.
La loi de Laborit et l’écriture :
De prime abord, il paraît compliqué de mettre en place cette loi quand il est question d’écriture, mais il y a de petites astuces.
La première serait de prévoir l’écriture en tout premier dans sa journée. Je sais, ce n’est pas toujours évident à faire. Lorsque j’enseignais, je me levais à 5h tous les jours pour pouvoir écrire, j’ai bien conscience que tout le monde n’a pas la motivation ou la possibilité de faire cela, mais c’est une option alors autant l’envisager.
Ensuite, il est possible d’effectuer en priorité les tâches que l’on apprécie le moins en premier lors des sessions d’écriture. Je n’aime pas faire les corrections et la mise en page. Alors je planifie un temps pour les faire en premier. Par exemple, si j’ai 1h de libre pour écrire, je prends 25 min pour les corrections ou la mise en page, je prends une pause de 5 min et il me reste ensuite 30 min pour écrire un autre projet. Si je ne fais pas cela, je sais que je vais reporter indéfiniment les corrections et la mise en page. C’est d’autant plus vrai si je me dis que je vais passer une journée complète sur l’une de ses actions. Tout me paraît alors nettement plus important que de travail sur mon roman : faire la lessive, faire ma compta et pourtant je hais la compta, faire mon ménage, regarder mon plafond… Bref, il y aura toujours une chose plus importante (NON !) et urgente (NON !) que d’avancer dans mon projet.
Faire en priorité ce qui est le plus difficile pour nous ne veut pas dire ne faire que cela de la journée ou durant la session de travail. Il est nettement plus productif de consacrer 10, 20 ou 30 min sur une tâche que de repousser cette action indéfiniment. Cette méthode génère moins de stress et permet de voir les résultats plus rapidement, en tirer ainsi plus de fierté. C’est alors un cercle vertueux.

Connaissiez vous la loi de Laborit ? Est-ce que vous employez cette technique ?
En attendant le prochain article : Lisez, rêvez, écrivez des histoires